Psychologue EMDR Paris 15: Réponses habituelles quand je suis face à un danger
Les réponses sont fortement gérées via l’amygdale qui a un rôle dans l’expression des réponses émotionnelles et dans la mémoire émotionnelle implicite.
- Je suis en danger → sécrétion d’hormones de stress (noradrénaline, adrénaline) → augmentation du rythme cardiaque, de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle →apport d’oxygène vers les organes + libération de glucose (source d’énergie) → possibilité d’action: fuite ou combat → survie
- Si l’épisode de danger dure trop longtemps → la libération de glucose s’épuise → réponse endocrinienne prend le relai: libération de cortisol → libération supplémentaire de glucose → survie
- En parallèle de ces réponses, l’amygdale transmet des informations au cortex et à l’hippocampe ⇒ ce qui permet de transformer cette situation de danger qui a été gérée, en un souvenir intégré et stocké en mémoire autobiographique, situé dans le temps, et émotionnellement plutôt calme. Il peut être teinté émotionnellement, mais ne sera pas revécu avec des émotions identiques et aussi intenses que lors de l’événement.
Les réponses en cas de danger exceptionnel/sans issue
Danger sans issue avec intégrité physique ou psychique menacée → stress extrême → réponse émotionnelle maximale de l’amygdale → production massive d’adrénaline, noradrénaline, cortisol. Ces hormones ont une toxicité très importante sur le système cardio-vasculaire et sur le système neuronal → je suis en danger de mort de l’extérieur (situation de danger) ET dans un danger de mort ou de dégâts irréversibles de l’intérieur.
Mon corps procède à la libération d’endorphines : anesthésie de la douleur et protection du coeur et du cerveau.
Il y a une disjonction du système par le thalamus: le cortex associatif ne reçoit plus d’informations émotionnelles. Les informations continuent d’arriver au cortex sensoriel mais elles sont traitées sans connotation émotionnelle.
On pourrait comparer cet état à un “ état de bug “.
Psychologue EMDR Paris 15: La dissociation péri-traumatique et les reviviscences
C’est ce qu’on appelle la dissociation péri-traumatique: il n’ y a plus d’émotion, plus de sensation, la capacité de pensée s’arrête. Par ailleurs, du fait de la déconnection de l’amygdale et de l’hippocampe, l’événement ne pourra pas être transformé et intégré en mémoire autobiographique. La mémoire implicite émotionnelle reste piégée dans l’amygdale, non verbalisable. L’événement n’est pas “digéré” par le cerveau.
Cette mémoire traumatique est implicite, non consciente, hypersensible et prête à exploser à tout moment. Elle peut être déclenchée de façon intrusive par des stimuli rappelant le traumatisme : stimuli sensoriels (ex: odeurs), moteurs, psychologiques, émotionnels, somatiques, physiologiques, contextuels (environnement, moment de la journée etc).
Il y a une ré-expérimentation totale ou partielle du traumatisme. Cela s’exprime sous la forme de flashbacks, de cauchemars, d’expériences sensorielles (illusions, hallucinations, expériences de douleurs physiques), expériences psychologiques, somatiques etc. Tout cela est accompagné d’un sentiment de détresse intense.
Les conséquences si la mémoire traumatique s'installe
La déconnexion de l’amygdale entraîne une alternance entre deux états, marqués par des symptômes dissociatifs très invalidants.
Un état d’hypoactivation
Les symptômes peuvent être les suivants:
- amnésie dissociative (pertes de mémoire plus ou moins longues),
- dépersonnalisation: être étranger à soi-même, impression de se regarder vivre, d’être irréel, déréalisation (les situations ou personnes autour de nous paraissent irréelles,
- perte de sensations physiques/d’émotions,
- perte de compétences que nous avions auparavant (par exemple conduire),
- perte de la notion du temps (impression que le temps passe trop vite ou trop lentement par exemple)
Dans cet état d’anesthésie, la personne est malheureusement beaucoup plus à risque de subir d’autres situations de violence. Sans les émotions, il est beaucoup plus difficile d’évaluer les situations de danger et d’y réagir de manière fonctionnelle…
Un autre risque est que la personne victime ne soit pas crue car décrite comme “indifférente”, ou comme “pas cohérente” dans son récit de l’événement…
Un état d'hyperactivation
Les symptômes peuvent être les suivants:
- intrusions de pensées,
- intrusions de flashbacks,
- intrusions de sensations,
- intrusions d’émotions qui semblent “venir de nulle part”, irritabilité, colère, tension, troubles du sommeil,
- troubles de la concentration,
- hypervigilance…
Cela mène à des tentatives de contrôle et d’évitement des stimuli provoquant ces symptômes très perturbants. Il va y avoir une tentative d’évitement des pensées, d’évitement de personnes, d’activités, de lieux … qui rappellent l’événement traumatique.
⇒Si ces stratégies ne fonctionnent pas, les personnes peuvent chercher à recréer la déconnexion dont je parle plus haut (état de “bug”, anesthésie). Ça peut être en s’engageant dans des conduites de mise en danger et de prise de risque, ce qui permet de créer un état de stress intense et de stimuler la “disjonction” du cerveau (et donc l’état d’anesthésie affective). Cette déconnexion peut aussi être atteinte par la prise de drogues dissociantes notamment (alcool, cannabis, hallucinogènes, héroïne, psychostimulants).
Psychologue EMDR Paris 15: si vous vous reconnaissez dans certains symptômes, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un.e profesionnel.le .
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